L'unité nationale

18-03-2012 à 22:48:41
C'est en lisant un article relayé par David, intitulé "Marine Le Pen contre l'unité de la République ?", que je me suis moi même posé la question de l'identité nationale et de son opposition avec les mouvances indépendantistes et régionalistes que l'on peut retrouver dans certaines régions de France. Etant alsacien, attaché aux particularités et aux coutumes de ma région, je peux concevoir que certaines personnes puissent vouloir affirmer leur "identité" régionale, plus que d'accoutumée.

Ces indépendantistes et ces régionalistes, qu'ils soient corses, bretons ou alsacien pour ne citer qu'eux, font passer l'unité nationale au second plan pour différentes raisons.

Il y a d'une part la question de l'identité nationale et de l'image de la France, en crise, qui ne parvient plus à réunir tout les français autour d'un intérêt commun. Seuls les valeurs, les grands objectifs, les idéaux et une identité forte peuvent susciter la cohésion et l'unité nationale. Une France en crise, une France qui ne s'affirme plus, une France qui subit, une telle France n'a plus les moyens de rassembler le peuple, et c'est parce qu'elle n'en a plus la capacité, que petit à petit les identités locales s'affirment.

Je ne pense pas non plus qu'il faille, au nom de l'unité nationale, écraser et renier les particularités et les spécificités régionales. Ce n'est qu'en rassemblant les français autour de certains objectifs et de certaines valeurs que l'on parviendra à unifier la nation, et non en dénigrant les spécificités précédemment évoquées, sans quoi l'effet serait inverse.

L'Union Européenne est également un facteur à prendre en compte. C'est parce que l'UE gouverne à la place de nos gouvernements que les peuples finissent par s'oublier et se recroqueviller sur eux-même et sur ce qu'il ont de plus proche, de plus stable.

D'un autre coté, qu'avons-nous pour nous rassembler ? Les grands enjeux politiques ? Notre avis ne compte pas, les référendums sont trop rares et lorsque référendum il y a, le résultat ne compte pas. Les élections ? Les élus ne représentent plus leurs électeurs, ils vivent dans une autre dimension, bien de la réalité du quotidien des français. Les grands rassemblements ? etc

Quel est votre sentiment au sujet de l'unité nationale aujourd'hui ?





"La haute politique n’est que le bon sens appliqué aux grandes choses."



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http://france-bonapartiste-alsace.hostoi.com/?page_id=15
http://www.ombreflets.com/auteur-richard-schilling-170.html
http://www.bks-collectif.comli.com/

20-03-2012 à 18:55:06
J'ai eu le temps de parcourir l'article en diagonale, et je ne suis pas tout à fait d'accord avec les conclusions qui y sont tirées.

D'une part aujourd'hui le sentiment identitaire au sens historique semble beaucoup moins présent de nos jours car il a largement faiblit au cours du XXe et au début du XXIe avec la fin des violences, je pense surtout à la Corse et au Pays Basque avec la fin de l'ETA et l'agonie du FLNC.
Cette contestation de Paris s'est reconvertie dans le politique et surtout dans la mouvance identitaire, ce qui a première vue semble légitime et dans la continuité de l'histoire. Mais le faible engouement de la région dans leur soutien au niveau électoral, qui résulte d'un manque de victoire (ça fait quelques élections que les indépendantistes corses ne gagnent pas et reculent et sont obligés de s'allier avec le PS, en Alsace le parti d'Alsace a fait 5% aux régionales) marque la fin de la velléité d'indépendance de certaines régions.

D'autre part, la montée des communautarismes en France masque le cas des régions, et rassemble autour de thèmes nationaux comme la sécurité ou l'économie. Les indépendantistes des régions sont relégués au profit de communautés nationales, religieuses notamment, et ce reclassement les poussent à rejoindre les mouvements identitaires, ce qui contribue à affaiblir leurs échos.

Pour moi les revendications régionales sont largement en perte de vitesse mais peuvent entrainer une appartenance "symbolique" à la région, une nostalgie vis a vis de ce sentiment qui peut ressurgir mais qui reste marginal. Ce sentiment d'appartenance s'est déplacé à l'appartenance à une communauté nationale, ce qui concerne les français concerne tout le monde. C'est pour ça que je suis favorable à l'inscription dans la Constitution de la phrase "La République ne reconnait aucune communauté". Le sentiment national se marque, comme l'Histoire nous le montre, dans les moments difficiles comme ces temps ci avec les tueries ou en temps de guerre (Je pense surtout au retour de De Gaulle en 1958 et à son gouvernement d'après guerre). Après comme tu l'a dit l'Europe permet indirectement de ressouder la population, mais c'est définitivement autour de thèmes nationaux que d'un enjeux qui serait propre à une ou deux régions.

Pour conclure, je dirais que l'unité nationale est aujourd'hui menacée par le communautarisme et non plus par les régions, qui ont été une force contestataire de poids dans le passé mais qui manque de légitimité aujourd'hui (je pense à la Savoie qui a voté pour être rattachée à la France à 99.4% quelque chose comme ça, le mouvement d'indépendance d'aujourd'hui est donc illégitime). L'Europe peut remplir la fonction de liant entre la population, mais je pense que la France est suffisamment unie dans sa construction pour ne pas réussir à surmonter ses divisions, et sa principale menace.

Je devrais mettre cette phrase en signature, mais je rappelle que je ne suis pas un expert sur le sujet et j'espère m'être bien exprimé, pour plus de précisions sur un point litigieux je serais ravi de m'exprimer !

"Impossible ? Cela n'est pas Français !




Napoléon Bonaparte, Empereur des Français
22-03-2012 à 21:33:59
Je partage l'avis de Richard personnellement.
Dans le Nord on parle ch'ti (pas autant que dans le film mais les "hein" sont tout de même présent). Certains se revendique Ch'ti avant même de se dire Français...
En Bretagne j'ai apprit qu'ils veulent créer leur facebook en langue bretonne... La langue est la chose la plus importante d'une civilisation, c'est la base même de sa culture... La France est UNE et INDIVISIBLE. La Langue est le Français depuis François Ier et je me battrai jusqu'au bout pour que ça ne change pas...
Je n'ai rien contre le fais de parler la patois de sa région mais le Français d'abord ! Sinon autant faire comme actuellement, privilégier l'anglais plutôt que le Français...

J'ai apprit avec dégout que dans les réunions du CAC 40 les Français, à Paris, parlent anglais entre eux ! C'est une guerre culturelle qui nous dévore de l'extérieur et de l'intérieur.

Les mouvements indépendantistes sont dangereux pour la nation mais Richard à raison, l'Homme a besoin de vivre en communauté et prend celui qui l'avantage le plus c'est normal. Vu les déceptions de la France il est compréhensible que les mouvements indépendantistes mais il serait intolérable de s'incliner...

Et Jérémy a également raison dans le sens que dans certain endroit le multiculturalisme provoque le communautarisme est créé donc des groupes qui ne sont pas pro-régionale mais bel et bien "anti-France"

Thomas Blaszak
Responsable National MJB

"La France c'est le Français quand il est bien écrit" [Napoléon Ier]
22-03-2012 à 22:20:59
Je pense que j'ai été mal compris !

En aucun cas dans mon commentaire je ne prônais la disparition des particularités régionales, j'ai uniquement fait un exposé des divers facteurs qui ont conduit à une baisse de l'activité nationaliste des régions ayant une forte identité, comme la Corse ou le pays Basque.

Je suis totalement d'accord avec vous deux, nous ne devons pas écraser complètement les langues régionales ni les coutumes ou la culture locale à condition que la République passe avant tout. Je suis d'ailleurs favorable à l'apprentissage en 3e Langue des langues régionales pour le lycée, je pense au Breton ou à la Corse, c'est une bonne chose que de perpétuer des traditions. La dessus on ne peut pas dire que l'Etat ne s'engage pas, il a participé au développement désormais international du festival inter-celtique de Lorient, et à la promotion de l'histoire régionale comme l'exposition de Rouen sur les navires.

Je suis tout à fait favorable du moment que ça ne prend pas un caractère trop important, je pense notamment a l'invasion de cette identité dans les services publics.

D'autre part Thomas je te rejoins sur "la lutte" contre la culture anglo-saxonne et l'invasion de l'anglais, il faut la contrecarrer grâce à une politique francophone très active qui repartirait sur la base d'un partenariat culturel efficace avec les pays francophones, et chez nous en prolongeant l'exception culturelle appliquée au cinéma et à la musique. Cependant il faut trouver un bon équilibre entre politique francophone fraternelle et paternalisme post-colonial.
Pour l'exemple du CAC 40, la puissance anglo-saxonne est également économique, car la force financière reste de leur côté, ce n'est qu'en menant une politique économique efficace visant la recherche et le développement dans de nombreux secteurs modernes comme la haute technologie que nous nous imposerons en tant que langue mondiale, rivale de l'anglais.

"Impossible ? Cela n'est pas Français !




Napoléon Bonaparte, Empereur des Français
23-03-2012 à 08:39:43
Il se peut que j'ai juste mal compris... Un bon week-end de repos s'impose !
Je suis tout à fait d'accord avec toi. Le 18 juin 2011 je suis descendu dans la capitale pour représenter France Bonapartiste à une marche pour la Francophonie organisé par le Forum Pour la France...

Il est certain que la France doit se secouer les puces pour faire changer les choses et inverser la tendance ou, tout du moins, revenir au français en France...

Thomas Blaszak
Responsable National MJB

"La France c'est le Français quand il est bien écrit" [Napoléon Ier]