L'Union Européenne : Fin du rêve européen ?

15-03-2012 à 23:35:27
La question de l'Europe est essentielle aujourd'hui, quelque soit notre prise de position. L'histoire européenne a été écrite par de grands hommes, parmi lesquels il en est certains qui ont cherché à une unifier l'Europe. Cette vision utopique d'une Europe unie et rassemblée sous un même étendard a été longtemps mise à mal par la réalité des cultures, des politiques et des aspirations des différentes composantes de cette Europe. Même le Premier Empire, sous la houlette d'un empereur, administrateur, aux grands desseins, n'est pas parvenu à faire table rase des clivages politiques, des vieilles querelles et des ambitions personnelles.

Mais aujourd'hui, avec l'Europe de Bruxelles, hétérogène dans sa composition, une Europe de l'ingérence et de l'effacement des frontières, des identités, de l'autonomie et de la capacité d'action, nous sommes en droit de nous interroger quant aux alternatives possibles.

Une construction européenne, si elle est nécessaire et bénéfique, ce dont on peut raisonnablement douter, ne peut se faire que dans le respect des politiques intérieurs, des économies, etc, de chacun de ses membres, se basant sur un système fédératif, un système "d'échange de bons procédés", qui pourrait s'appuyer sur une unité des codes (justice, monnaie, etc) appliquée et déclinée selon les particularités des différents "membres" (terme que je n'apprécie pas vraiment).

La construction européenne a toujours voulu s'appuyer sur des impératifs liés à une époque et un contexte géo-politique donné.

Les impératifs actuels appellent-il toujours à la construction européenne ? Une autre Europe est-elle envisageable ? Où la France trouverait-elle son compte ?
"La haute politique n’est que le bon sens appliqué aux grandes choses."



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http://www.ombreflets.com/auteur-richard-schilling-170.html
http://www.bks-collectif.comli.com/

16-03-2012 à 20:38:40
Question très pertinente en effet !


Étant donné le contexte actuel, l'Europe est la zone la moins dynamique et avec le taux de croissance le plus faible de la planète, je pense que l'Union Européenne se doit de se rassembler, mais c'est à partir de là que les choses se corsent !

Pour ma part je pense que les échecs et les principaux refus dans le processus d'Européanisation des peuples proviennent de l'union politique. Si l'on regarde la construction de l'Europe depuis l'après guerre, les principales avancées qui ont permis d'arriver jusqu’à Maastricht sont essentiellement économiques, de la CECA jusqu'à la CEE.

Ce secteur a l'avantage de ne pas touché directement à la souveraineté d'un État comme c'est le cas pour le domaine politique. En ce sens je pense que ce qui a été fait est bien mais que nos gouvernements n'ont pas su anticiper les grands enjeux de l'économie européenne, avec par exemple le fait que nous n'ayons pas su se sortir d'une "PAC dépendance" qui conduit aujourd'hui à la faillite de notre agriculture.
Ensuite, depuis Maastricht, tout n'a pas été mauvais non plus, comme l'espace Schengen ou l'idée d'une Banque centrale. Dans la logique je suis partagé sur l'Euro, parce-que je pense que nous avons besoin d'une monnaie commune pour unifier l'Europe des 27 et participer au développement du continent dans son ensemble.

L’Europe politique, c'est le principal échec de l'Europe. Hormis le parlement européen et la citoyenneté européenne qui sont une bonne avancée, les institutions ont faillies et le fait de passer les traités "en force" en sont le symptôme. C'est d'ailleurs ce que les peuples rejettent car la souveraineté est très importante. Et le régime technocratique de l'Europe n'est vraiment pas adapté, tout comme la tentative de créer une politique extérieure commune qui est pathétique. Le pseudo gouvernement mis en place manque de visibilité et de légitimité, on a le sentiment de passer par dessus les peuples et de prendre toutes les décisions hors de leurs avis, comme le référendum grec avorté ou le second vote imposé aux Irlandais parce qu’ils auraient "mal voté".

Comme pistes de réflexion je pense que nous pourrions envisager la création d'un gouvernement qui pourrait se focaliser sur l'uniformisation de l'économie dans la zone euro (qui existe déjà mais qui devrait être largement renforcé), comme par exemple le développement de critère européen de qualité, ou encore la direction d'une banque européennes qui aurait le pouvoir d'organiser des prêts pour les PME, dans le secteur industriel notamment. Il pourrait aussi regrouper les fonds d'uniformisation comme la FEDER ou le FEOGA sous une grande institution et dirigé par des élus issus du parlement européen qui serait lui même élu en un jour unique dans toute l'Europe. La justice pourrait également avoir un ministre ayant pour objectif d'uniformiser les codes européens, travail de longue haleine certes mais qui serait beaucoup plus efficace a long terme que de créer une pseudo loi européenne en parallèle des lois établies.
Mais surtout il ne faudrait pas toucher au domaine politique, qui doit rester aux pays, sauf éventuellement pour des lois économiques précises et surtout au domaine diplomatique, qui est le résultat d'une histoire particulière aux pays et qui ne devrait pas être mise en commun. La France devrait pouvoir y jouer un grand rôle économique si nous prenons la bonne mesure des enjeux actuels et si nous parvenons à redevenir l'un des pays les plus exemplaires au niveau de la dette, car il est évident que son rôle politique n'est plus à prouver. Il faudrait pouvoir retrouver notre dynamisme économique pour que nous soyons le véritable meneur de l'Europe car nous en avons toutes les qualités.

Je n'ai pas tout développé, parce-que sinon personne n'irait au bout ( ) mais en gros c'est ce que je pense de l'Europe, qui doit être complémentaire avec les gouvernements et non un substitut en moins bien et se confiner a un rôle social et économique qui lui a bien réussi.

J'espère avoir répondu en partie ou du moins avoir apporté des pistes de solutions !

"Impossible ? Cela n'est pas Français !




Napoléon Bonaparte, Empereur des Français
18-03-2012 à 23:25:32
Ta réponse est intéressante et je partage un certain nombre de tes idées.

"Pour ma part je pense que les échecs et les principaux refus dans le processus d'Européanisation des peuples proviennent de l'union politique."

--> Tu as tout à fait raison, et comme tu l'a souligné, c'est sur l'union économique que la construction européenne devrait se baser. Mais je souhaite mettre en avant les limites d'une telle union, en reprenant ton affirmation.

Les échecs et les principaux refus dans le processus d'Européanisation des peuples proviennent de l'union politique, de ce supra-gouvernement qui n'a de cesse de s'infiltrer dans les politiques intérieurs et qui a bien du mal à exister à l'international. Ces échecs proviennent également d'une politique économique intra-UE qui n'est pas adaptée et qui soulève la question de l’intérêt national ou de l’intérêt collectif au sein de l'Union Européenne.
La construction européenne doit bien évidemment se baser sur une politique économique commune, avec en ligne de mir, la compétitivité de nos entreprises, le relocalisation, les exportations et la gestion des importations de pétrole notamment, avec une "monnaie commune", une monnaie partagée mais une monnaie qui d'après moi ne devrait pas être "unique". Une devise européenne, utilisable autant au niveau des échanges intra-UE qu'au niveau des échanges à l'internationale, mais déclinée et appliquée au sein des différents acteurs de cette union, en fonction de la santé des économies et des marchés nationaux, une telle monnaie pourrait être intéressante mais je ne suis pas économiste.

Tu soulevais également la question des 27 qui d'après moi est à reconsidérer. Une Europe forte peut-elle se permettre d'intégrer n'importe quel pays ? De trop grandes différences et de trop grandes disparités ne sont-elles pas des freins à son dynamisme ?

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19-03-2012 à 20:51:09

Tu as mis le doigt sur quelque chose !


Ce que tu dis est tout à fait pertinent, j'ai volontairement évoqué uniquement le problème économique de l'Euro car n'étant pas du tout économiste je ne saurais me prononcer pour le bien ou le mal de cette monnaie, mais je pense tout de même une monnaie commune serait très compliquée à mettre en place surtout pour les échanges touristiques d'un pays à l'autre. Je pense que chaque situation mérite d'être approfondie et mérite qu'on y voie plus clair, mais je ne saurais trancher d'une manière convaincante.

Pour l'Europe à 27, justement je souhaitais éclaircir ce point, car depuis 15 ans les adhésions se sont multipliées et ont donc aboutie à une baisse du niveau global du niveau européen. Tout d'abord il faut savoir qu'elles ont été faite pour éviter toute satellisation post soviétique de ces pays vis à vis de la Russie, leur adhésion a donc été faite de façon rapide et peu considérée, je pense bien sur aux pays Baltes, à la Pologne, la Hongrie et l'ancienne Tchécoslovaquie. Il en va de même pour l'Ex Yougoslavie dont les pays ont été acceptés pour éviter les troubles plus importants dans la région, comme la Croatie et la Slovénie.

Je pense que ces adhésions rapides partent d'une bonne intention mais à long terme ce n'est pas une très bonne idée. Les conditions d'adhésions doivent être drastiques, notamment au niveau du dynamisme et de la gestion économique ainsi que de la dette. La ligne directrice adoptée à Maastricht pour les pays membres doit être scrupuleusement suivie pour assurer un bon équilibre entre les membres. Après se pose la question de leur contribution combien de voix à accorder aux nouveaux pays et selon quels critères, économique, démographique, en terme de poids diplomatiques ou de superficie ? Voila une question que je ne saurais trancher !

"Impossible ? Cela n'est pas Français !




Napoléon Bonaparte, Empereur des Français